Pierre Perret - À poil lyrics

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Pierre Perret - À poil lyrics

L'autre jour, à la banque, en retirant un peu d'osier Je radiographiais une p'tite biche Qui avait des ch'veux jusqu'aux miches Y avait derrière nous deux vieilles autruches en tablier Qui bavaient sur les hippies et la jeunesse d'aujourd'hui: "On devrait leur couper les tifs, les pa**er à tabac" Enrageaient-elles tout bas En tortillant leur cabas C'est à c'moment-là que les gangsters sont arrivés Et le tire-jus sur le pif, d'un air vachard ils ont gueulé: "À poil, tout le monde à poil! Les petits, les grands Les bons, les méchants!" On a largué nos caleçons Nos fanfreluches en nylon Nos frocs en accordéon Nos sandwiches en saucisson Nos pistolets à bouchon Et nos complexes bidon Comme une bagnole qui perd ses boulons Depuis qu' j'ai maté le directeur d' ma banque à poil Je comprends avec tristesse Que mon argent l'intéresse Les autruches qui dégrafaient leurs redresseurs de torts Et qui aimaient pas la jeunesse, à mon avis elles avaient tort! Les joyeux malfrats quand ils eurent fini d'vendanger Nous dirent un gentil au revoir D'un coup d' matraque sur la poire Sans avoir pigé, on s'est retrouvé tout rhabillés À l'hôpital du quartier où un toubib s'est écrié: "À poil, tout le monde à poil! Les petits, les grands Les bons, les méchants!" On a largué nos caleçons Nos fanfreluches en nylon Nos frocs en accordéon Nos sandwiches en saucisson Nos pistolets à bouchon Et nos complexes bidon Comme une bagnole qui perd ses boulons Y a des jours maudits vaut mieux faire comme le pâtissier Qui s'les roule dans la farine Sans s'occuper d'la gamine Je méditais ça, lorsque je reçus un faire-part C'était mon ami Gaspard qui avait dévissé son billard Le cimetière était bourré de corbillards à fleurs Et nos voisins craignaient fort Qu'on ne mélangeât nos morts Quand soudain on entendit ce cri repris en cœur Par des nudistes en pleurs qui venaient enterrer un des leurs: "À poil, tout le monde à poil! Les petits, les grands Les bons, les méchants!" On a largué nos caleçons Nos fanfreluches en nylon Nos frocs en accordéon Nos sandwiches en saucisson C'était vraiment du folklore De voir la tête des croque-morts Qui pour une fois, sincèrement Faisaient une gueule d'enterrement Vous auriez vu mon patron Et mon avocat marron Et mon pompiste mormon La caissière du Gaumont Le type qui vend du saumon Et le mec des contributions