Si on t'avait dit Que pour payer l'addition, faudrait toute une vie Que le goût de l'affliction serait infini Qu'en fourrant le doigt là-dedans t'y mettrais aussi Ton sourire et tes dents Si on t'avait dit Que tu devrais chercher la où rien n'est écrit Qu'une fois tombé dans c'trou la porte de sortie Est aussi dure à trouver que dans un incendie La tête enfumée Si on t'avait dit Que ça cramerait tout Plus rien à croquer, ne plus sentir de goût Rien à inventer juste tenir debout On peut rire de tout mais comment guérir de tout Si on t'avait dit Qu'il faudrait réapprendre l'acte et l'envie Croire qu'au milieu des cendres il y a du sursis Que juste avant de te rendre un corps ou un cri Peut encore te surprendre Si on t'avait dit Que c'est la nature de l'homme de se croire permis De s'autoriser en somme ce qu'il s'interdit Ça n'aurait rien changé non, les choses on les vit Ou on pa**e à côté Ce que je me dis Ce que je tire comme leçon quand j'y réfléchis C'est que le goût de l'addiction est un bon ami Et que personne n'apprivoise les grands incendies Partent tous en fumée