Et pourtant les siècles ont tout acclamés. Mais mon existence jamais ne s'est reposée. Chaque lieu, chaque destin, je les ai conquis et dépecés de leurs sens. J'ai nourris chaque saison de mon sein gros et gluant. J'ai balbutié toute les prières et renié enfers et me suis noyé dans chaque Styx. J'ai déglutis toutes les persécutions. J'ai tout entendu, tout frémis, tout épuisé. J'ai faits des univers des conquêtes de pacotille. J'ai traversé les destins et tutoyé les auteurs de ma sentence. Je suis le chaos, malgré chacune de mes victoires. Les regards ont fui, fui, comme les mouches sur la potence déjà desséchée. Et les sourires ont fané. Il n'y a pas d'yeux, pas de main, pas de touché, pas même de douceur et ce malgré que mon cœur soit une pierre. Les noms marqués sur chaque atome de mon être ont déjà été transmutés. Tous les siècles, tous les millénaires sont miens. Et même chaque jour, chaque heure, chaque minute. Et toutes les bouches de ma totalité ne se sont nourris que du néant de mes triomphes. Je suis le chaos, malgré chacune des mes victoires. Les éternités abattues n'ont pas eu raison de mon bras. Mes jambes, compas large et monstrueux, ont des souvenirs de chaque lieux. Les secondes de chaque millénaire se sont nourris de chacune de mes déraisons. Pourtant toutes les ruses auront eu raison des instants à chaque fois réédités. Les larmes et la sueur, chaque goutes de mon sang, tout se suspend dans mon éternité. Alors chaque trophée est précieux et véreux. Et le gout est celui de l'amertume alors que chaque bouchée s'habille d'illusion. Je suis le chaos, malgré chacune de mes victoires.
Face aux stigmates je n'ai pas failli, je n'ai pas trépigné. Quatre-cent-trente-deux déceptions et chacune fut gouté jusqu'à la lie. Les linceuls de nos joies ne m'ont pas dérouté et en chaque tournoi je m'y suis montré en souverain vaillant, car je n'ai pas de seigneur autre que la lumière et que la vie. Le visage boiteux n'a jamais ravi une seule âme et l'impression persistante du délice des succès ne m'a jamais atteint. Les empereurs, les rois, les dieux, les démons, les destins, les éternités, les univers, les bois, les lacs je les ai tous été. Mais je suis le chaos, malgré chacune de mes victoires.