Les marchands artistes
Sont des vendeurs d'extrême
Quand ils sautent sur la piste
C'est pour se vendre eux-mêmes
En petits bouts de vie
Tout chauds et frais livrés
Des morceaux d'âme, des miettes de coeur
Ils vous donnent en prime un peu de douleur
Les marchands artistes
Sont des grands pilleurs d'âme
Ils la coupent comme un gâteau
Avec un couteau à larmes
Ils en vendent des kilos
En tranche de 21 grammes
Et si vous prenez tout
Ils vous rajoutent un mélodrame
Y'a les pauvres et puis les riches
Y'a ceux qui changent toujours tout en or
Y'a ceux aux yeux de biches
Et ceux qui ont toujours couché dehors
Y'a les marchands ambulants
Ceux qui roulent en limousine
Ceux qui vendent leur âme au diable
Ceux qui la donnent à la machine
Les marchands artistes
Ont l'âme qui repousse
Et plus ils la recoupent
Et plus elle devient farouche
Comme un arbre qu'on élague
Elle devient plus fourchue
Parfois il n'y en a plus
Y'a les pauvres et puis les riches
Y'a ceux qui changent toujours tout en or
Y'a ceux aux yeux de biches
Et ceux qui ont toujours couché dehors
Y'a les marchands ambulants
Ceux qui roulent en limousine
Ceux qui vendent leur âme au diable
Ceux qui la donnent à la machine
Les marchands artistes
Finissent bien par mourir
En laissant quelques choses sublimes
Et quelques autres à vomir
Les marchands de bonheur
Pour leur dernier tour de piste
Fêtent leur entrée en bourse
Et jettent leurs enfants dans la course
Y'a les pauvres et puis les riches
Y'a ceux qui changent toujours tout en or
Y'a ceux aux yeux de biches
Et ceux qui ont toujours couché dehors
Y'a les marchands ambulants
Ceux qui roulent en limousine
Ceux qui vendent leur âme au diable
Ceux qui la donnent à la machine